Le mec de la tombe d'à côté, Katarina Mazetti
Editions Actes Sud, 254 pages.
Titre Original : Grabben i graven bredvid
Traduit du Suédois par Lena Grumbach et Catherine Marcus.
Désirée observe la stèle trop simple de son défunt mari, et Benny arrange la tombe trop tape-à-l’œil de ses parents. Elle est toute fine, pâle, beige, et lui est rustique, mal habillé et sent l’étable. Elle est bibliothécaire, vit à la ville dans son appartement moderne, et lui vit à la ferme dans une maison qu’il n’arrive pas à gérer, à rendre agréable à vivre, et peine à nettoyer.
Quand ils se rencontrent au cimetière, ils ne peuvent s’empêcher de se détester sans même se connaître. Et alors que tout les oppose, tant dans le style de vie que dans leur façon de penser, un simple sourire échangé entre eux va complètement modifier le cours de leur vie.
Tous deux célibataires et pressés par les contraintes du temps (horloge biologique et gestion de la ferme), ils vont (malgré eux, j’ai envie de dire) tomber amoureux et essayer de faire fonctionner leur histoire malgré leurs imposantes différences.
Benny est le seul homme à « retourner les ovaires » de Désirée, mais lui cherche une femme qui pourrait prendre soin de la maison, ce qui n’est pas du tout du genre de la frêle citadine attachée à son confort.
A travers une histoire simple d’apparence et une plongée en Suède (pays qui m’apparaît maintenant très tentant !), Katarina Mazetti met en scène un combat entre l’amour et la différence de milieux sociaux. La passion vaincra-t-elle le choc des cultures ?
L’un des deux personnages devra faire des efforts, mais… lequel ?
Juste là, je suis devant la tombe de mon mari, assise sur un banc de cimetière vert bouteille lustré par des générations de fesses, en train de me monter la tête contre sa dalle funéraire.
C'est une petite pierre brute et sobre gravée seulement de son nom, Örjan Wallin, en caractères austères. Simple, presque à outrance, tout à son image. Et il l'a effectivement choisie lui-même, il avait laissé des indications dans son contrat obsèques souscrit chez Fonus.
Il y a de quoi s'énerver. Je veux dire, il n'était même pas malade.
Je sais exactement ce qu'il veut dire avec sa pierre : "La mort est un élément parfaitement naturel du processus vital." Il était biologiste.
Je te remercie, Örjan.
J’ai eu une très agréable surprise avec ce roman ! Bien sûr j’avais entendu des avis positifs, mais je n’aurais jamais cru qu’il me passionnerait à ce point-là.
J’ai lu les premières pages par curiosité (hésitant encore sur quel livre de ma PAL lire en premier…), et je ne l’ai pas lâché jusqu’à au moins la moitié, et encore, parce que je m’étais forcée.
C’est mon seul regret : il est tellement prenant que je l’ai lu trop vite, et que je n’ai pas eu le temps de bien m’imprégner de la vie des personnages, comme j’aime souvent le faire.
Mais sinon, rien à redire ! Le style est léger, les réflexions sont très drôles, on passe du rire aux larmes en un clin d’œil, et le fait que souvent les mêmes évènements soient narrés à la fois par Désirée puis par Benny (ce que j’évite d’habitude) ajoute beaucoup au comique de l’histoire, et ne peut que nous rapprocher des personnages.
Une très belle histoire d’amour impossible des temps modernes !