Editions Points, 285 pages.
Traduit de l'Américain par Philippe Garnier.
Marjorie est condamnée à mort. C’est coincée dans sa cellule, à quelques heures de sa fin, qu’elle nous livre sous la forme d’une cassette audio (qu’elle envoie à Stephen King pour qu’il en écrive un best-seller) toute sa vie et tout ce qui lui est arrivé depuis le moment où ça dérape et sa condamnation. Elle ne regrette rien. Tout ce qu’elle veut, c’est rétablir la vérité. Elle raconte alors son enfance, sa famille, son adolescence, sa prise d’indépendance, ses petits boulots, et bien sûr la drogue et l’alcool, moteurs principaux du roman, sans oublier non plus la passion des voitures, d’où son surnom de Speed Queen. Elle rencontre Lamont, puis à un détour inattendu de sa vie, elle rencontre Natalie, qui vient habilement corser les choses. Pris dans un engrenage comme souvent le cause la drogue, les trois personnages se retrouveront perdus et paniqués, et créeront des situations qui ne tourneront ni à leur avantages, ni à celui de leurs victimes…
J’ai trouvé ce livre prenant, rebondissant, et même si l’on connaît la fin dès le début, le suspense va grandissant. J’ai juste eu un peu de mal au début, après avoir lu Stendhal, j’ai pas vraiment accroché tout de suite avec les personnages, ni leur vie d’ailleurs. Ils semblent perdus, ne savent pas où ils vont, tout comme ils fuient à la fin de leurs habitudes et de tout ce qu’ils ont toujours connu. Une vie de droguée comme on en voit dans d’autres bouquins ou films. Par contre quand on commence enfin à comprendre ce qui s’est passé (c’est-à-dire vers le milieu du livre), là ça devient vraiment intéressant et c’est difficile de lâcher.
Au niveau de la langue, la traduction française est bonne, malgré certains choix étonnants du traducteur qui décide justement de ne pas traduire et de laisser le mot en anglais. C’est bien d'un côté car ça permet au lecteur de rester plus proche de l’environnement américain (qui occupe une place importante) et de toutes façons certains mots ne sont même pas traduisibles, mais le mieux c’est de le lire en anglais pour se plonger complètement dans l’univers et éviter de ressentir un décalage entre deux cultures en plein milieu de l’action.
Facile et rapide à lire, un bon petit roman d’action à l’américaine !
C'était ça mon surnom dans les journaux – Speed Queen, la Reine du Speed. J'ai toujours été un peu plus vite que le reste du monde. C'est sans doute pour ça que je suis ici, d'ailleurs. Je ne m'arrête pas toujours pour réfléchir, je veux foncer. Lamont disait toujours que j'étais bâtie pour foncer. C'est vrai ; le monde m'a toujours paru un peu lent. C'est chimique, je crois. Tout ce que je faisais allait dans le même sens. Quand je me défonçais, je n'avais pas besoin de manger ni dormir ni rien, juste de monter dans cette Roadrunner et foncer.